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Et si ce n’était pas de l’acné?

De nos jours, l’apparition d’un bouton sur le visage est presque systématiquement associée à l’acné. Pourtant, il existe une condition qui lui ressemble étrangement – mêmes boutons, rougeurs et localisations – mais qui n’en est pas une. C’est précisément l’objectif de cet article : éclaircir la situation.

La folliculite à Malassezia : une condition cutanée distincte

Il existe une autre condition cutanée moins connue, appelée la folliculite à Malassezia. Elle est également connue sous le nom d’« acné fongique ». Elle présente une ressemblance frappante avec l’acné, mais n’en est pas une. Contrairement à l’acné, qui est causée par une bactérie, la folliculite à Malassezia est provoquée par une levure. De surcroît, cette levure ne réagit pas aux traitements habituels de l’acné (antibiotiques, pilules contraceptives, etc.). Cette surproduction de levure résulte de déséquilibres internes et externes.

 

Un autre indicateur de la folliculite à Malassezia est l’apparition de petits boutons prurigineux (qui démangent) dans les zones où la production de sébum est plus élevée (nez, front et menton).

 

Personnellement, je crois avoir été aux prises avec les deux conditions, soit l’acné et la folliculite à Malassezia. (Voir mon article qui explique comment mon dermatologue a confondu la folliculite à Malassezia avec de l’acné).

Les causes de la prolifération de la levure

1. Les déséquilibres internes

Si nous avons été exposés aux antibiotiques au cours de notre vie, nous présentons un risque accru de souffrir de cette condition cutanée. (Voir mon article qui explique comment les antibiotiques ont empiré l’état de ma peau). Les personnes qui souffrent de maladies comme le diabète ou le VIH, l’obésité, qui sont enceintes, qui utilisent des stéroïdes ou la pilule contraceptive, ou qui vivent du stress, peuvent voir la prolifération de cette levure.

2. Les déséquilibres externes

Cette levure adore les environnements humides et chauds. Si nous vivons dans une région où le climat présente ces caractéristiques, nous risquons de voir cette levure proliférer. Par ailleurs, elle apprécie les lipides (le gras) : si notre peau a tendance à être huileuse, elle se reproduira sans difficulté. La transpiration et l’occlusion de la peau par certains produits de soin peuvent aussi causer le développement de ce champignon. Une mauvaise hygiène de la peau ou l’utilisation de produits de soin mal formulés peuvent également être à l’origine du surdéveloppement de ce champignon.

 

Je trouve que la bactérie C. acnes et la levure Malassezia ont des similarités : les deux utilisent les gras comme source pour se reproduire. La levure Malassezia est également capable de décomposer les lipides (surtout les triglycérides) grâce aux lipases (enzymes) pour en extraire des acides gras libres, qu’elle utilise pour se développer. Il a été démontré que notre alimentation a la capacité de changer la composition de notre sébum. Donc, si nous ingérons de manière régulière certaines sources de lipides, il se peut que nous soyons en train de nourrir Malassezia.

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La levure Malassezia se nourrit spécifiquement des acides gras dont la chaîne de carbone contient de 12 à 24 atomes (C12 à C24). Par exemple, l’acide palmitique (C16) compose plusieurs aliments que nous consommons régulièrement, comme :

  • L’huile de palme et ses dérivés (biscuits, pâtisseries, margarines, plats préparés, etc.).
  • Les produits laitiers : beurre, fromage, lait, crème, crème glacée.
  • Les viandes : en particulier les viandes rouges et les volailles (peau). Les graisses animales comme le saindoux (porc), la graisse de canard ou d’oie en sont également riches.
  • La noix de coco : la noix de coco et l’huile de noix de coco sont également des sources importantes.
  • D’autres huiles végétales (dans une moindre mesure) : certaines huiles comme l’huile de soja ou de colza peuvent en contenir, mais en proportions plus faibles que l’huile de palme ou de coco.

Par exemple, l’acide oléique (C18:1) peut être retrouvé dans les aliments suivants :

  • L’huile de canola (colza).
  • L’huile de tournesol à haute teneur en acide oléique.
  • L’huile d’avocat.
  • L’huile d’arachide.
  • L’huile de carthame à haute teneur en acide oléique.
  • Les noix et les graines : avocats, olives, noix de macadamia, amandes, noix de cajou, noix de pécan, pistaches, noisettes, arachides, graines de sésame.
  • Les viandes : volaille, porc, bœuf.
  • Les produits laitiers : présents dans le lait entier, le fromage, etc., mais en quantités moindres par rapport aux sources végétales spécifiques.

Bien sûr, d’autres acides font partie de cette catégorie de lipides (C12-C24) qui sont particulièrement problématiques car ils sont connus pour favoriser la croissance de Malassezia. En voici quelques autres :

  • L’acide laurique (C12).
  • L’acide tridécylic (C13).
  • L’acide myristique (C14).
  • L’acide pentadécanoïque (C15).
  • L’acide palmitique (C16).
  • L’acide margarique (C17).
  • L’acide stéarique (C18).
  • L’acide nonadécylic (C19).
  • L’acide arachidique (C20).
  • L’acide hénéicosylique (C21).
  • L’acide béhénique (C22).
  • L’acide tricosylique (C23).
  • L’acide lignocérique (C24).

Il faut tenir en compte que beaucoup d’entre eux sont utilisés dans les formulations cosmétiques (huiles, émollients, agents hydratants), dont les esters qui sont également problématiques pour la folliculite à Malassezia. Un ester est une combinaison d’un acide gras avec un alcool ou un glycérol. Dans les produits de soin, les esters sont faciles à identifier car leur nom se termine souvent par « -ATE » (par exemple, isopropyl palmitate ou glyceryl stearate), mais nous en parlerons avec plus de détails un peu plus tard dans cet article…

 

Pour résumer, comme tu peux le constater, nous ingérons de manière régulière plusieurs de ces acides (lipides) dans notre alimentation. Est-ce que cela veut dire que nous ne pouvons plus jamais les consommer ? Non, mais il existe des moyens de réguler ou de doser leurs quantités. C’est principalement pour cette raison que je préfère traiter la folliculite à Malassezia de manière externe qu’interne, car si nous commençons à éliminer ces aliments, il ne nous reste plus rien à manger.

Comment traiter la folliculite à Malassezia ?

Heureusement, plusieurs actions peuvent être entreprises pour maîtriser cette levure. À mon avis, ces mesures doivent être à la fois internes et externes, mais plus externes !

1. Solutions internes : l’importance de la flore intestinale

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Prendre soin de sa flore intestinale est primordial. Notre corps abrite des micro-organismes partout (peau, intestins, etc.), et un déséquilibre peut entraîner une surproduction de l’un d’eux. Il serait idéal de prendre des probiotiques qui contiennent au moins 8 souches de bactéries différentes, avec une dose minimale de 25 milliards.

 

La gestion du stress est aussi importante : comme mentionné dans un de mes articles précédents, le stress augmente la production de sébum par nos glandes sébacées. Les hormones du stress (cortisol et compagnie) affectent également notre système immunitaire et, par conséquent, l’efficacité de notre peau à se protéger et à se régénérer correctement.

2. Solutions externes : une routine de soins adaptée

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Il est essentiel d’adopter une routine de soins cutanés efficace qui traitera notre peau en douceur sans alimenter cette levure. Il est conseillé d’éviter d’appliquer sur notre peau des cosmétiques ou autres (shampoings, etc.) qui contiennent les ingrédients suivants :

 

  • Les esters (tous les produits se terminant par « -ATE »).
  • Les polysorbates (ce sont des esters spécifiques) :
    • Le Polysorbate 20 (contient de l’acide laurique, C12).
    • Le Polysorbate 40 (contient de l’acide palmitique, C14).
    • Le Polysorbate 60 (contient de l’acide stéarique, C18).
    • Le Polysorbate 80 (contient de l’acide oléique, C18:1).
  • Les alcools gras :
    • L’Alcool cétylique (Cetyl Alcohol).
    • L’Alcool stéarylique (Stearyl Alcohol).
    • L’Alcool cétéarylique (Cetearyl Alcohol).
    • L’Alcool béhénylique (Behenyl Alcohol).
    • L’Alcool myristylique (Myristyl Alcohol).
    • L’Alcool oléylique (Oleyl Alcohol).
    • L’Octyldodécanol (Octyldodecanol).
  • Les ferments de levure (notamment le Galactomyces) : ils sont souvent intégrés dans les produits coréens.
  • La Vaseline (White Petroleum) : elle n’aurait pas un aussi grand impact que les précédents, mais de toute façon, cet ingrédient est déconseillé pour les peaux grasses. Personnellement, je n’utilise de la vaseline que pour protéger mes lèvres.

Tu serais surpris de voir la quantité phénoménale de produits cosmétiques qui contiennent ces ingrédients. Il y a même des crèmes qui se disent anti-acnéiques qui en contiennent ! L’horreur !

 

Au début, lorsque j’étais à la recherche de produits cosmétiques qui conviennent à ma peau, j’ai découvert une page web qui inclut un « Ingredient Checker » pour vérifier si les produits que tu utilises n’empirent pas ta condition de peau. Tu dois par contre nommer les ingrédients manuellement et mettre une virgule entre eux. Le voici : https://folliculitisscout.com/. J’utilise toujours ce site web sur mon cellulaire pour vérifier les ingrédients.

 

Il est aussi important de vérifier le pH des produits que nous utilisons. Malassezia prospère dans un environnement avec un pH qui se situe entre 5,5 et 7,5. Le pH moyen d’une peau saine est d’environ 4,7. Il est fortement recommandé d’utiliser des produits à pH plus bas (acides, comme les exfoliants chimiques) plutôt qu’alcalins (comme le bicarbonate de soude), car les substances alcalines sont généralement mauvaises pour la santé de la peau (elles affectent notre barrière cutanée) et la rendent plus vulnérable à développer des bactéries ou des levures.

 

Intégrer dans sa routine (alimentaire et de soins de la peau) l’huile MCT (triglycérides à chaîne moyenne) est une bonne option. C’est de l’huile de noix de coco dont l’acide laurique (un acide gras C12 problématique) a été retiré. Elle est composée d’acides caprylique (C8) et/ou caprique (C10). Ces acides gras sont en dehors de la plage C12-C24 qui nourrit Malassezia. En fait, l’acide caprylique est même connu pour inhiber la croissance de Malassezia. J’aime bien utiliser l’huile MCT comme démaquillant des yeux ou de la peau parfois. Il faut juste vérifier que le produit que l’on achète ne contient pas d’acide laurique.

 

Le squalane : le squalane est la version hydrogénée et stable du squalène (et celui que l’on trouve dans la plupart des produits de soin). Il est considéré comme totalement sûr et ne favorise pas Malassezia. Contrairement au squalène (qui peut potentiellement favoriser Malassezia), le squalane est totalement sûr, car sa chaîne de carbone est de 30, le rendant trop longue pour être métabolisée par cette levure.

 

La glycérine : heureusement qu’elle ne nourrit pas Malassezia, car on la retrouve dans la majorité des produits de soin de la peau. Elle est sûre à 100%.

 

Les silicones : il faut arrêter d’avoir peur d’utiliser des silicones (comme la diméthicone). Quoiqu’elles ne soient pas recommandées pour les peaux grasses, elles sont des alliés précieux, car elles sont considérées comme sûres.

 

Shampoing qui contient du Kétoconazole : De nombreuses études confirment que le kétoconazole inhibe toutes les espèces de Malassezia, ce qui en fait un traitement de première ligne. Il est le plus puissant des antifongiques contre cette levure. Il est recommandé de l’utiliser sous forme de shampoing, deux fois par semaine pendant 4 semaines. Après la disparition des lésions, une utilisation intermittente (une fois par semaine) est efficace pour prévenir les rechutes. Il est crucial de laisser la solution agir sur la peau pendant 3 à 5 minutes, car un temps de contact plus long est plus efficace. La concentration de kétoconazole recommandée est de 2%.

 

Agents kératolytiques : Il a été découvert que débuter avec un antifongique (comme le kétoconazole) et ensuite continuer avec un agent kératolytique peut mener à la disparition complète des lésions. Kératolytique signifie que c’est un produit qui desquame les cellules mortes de la peau, ce qui favorise l’élimination du champignon de la couche cornée (de l’épiderme). Notre peau peut développer une résistance aux antifongiques avec le temps, il est donc préférable de ne pas en abuser. Cependant, l’utilisation de ces agents kératolytiques doit être faite pour le reste de la vie. En voici des exemples :

 

  • L’acide azélaïque :
    • Cet ingrédient a une action antimicrobienne; en fait, il agit à la fois sur les micro-organismes aérobies (comme Malassezia) et anaérobies (comme la acnes).
    • Il réduit les acides gras libres au niveau de la peau. Étant donné que cette levure se nourrit d’eux, il serait intéressant de l’intégrer dans notre routine de soin de la peau.
    • Il réduit les récepteurs TLR-2 : l’acide azélaïque réduit l’expression des récepteurs TLR-2, qui jouent un rôle crucial dans l’initiation de la réponse inflammatoire menant à l’acné. Les personnes atteintes d’acné ont des récepteurs TLR-2 hyperactifs, et Malassezia les active. En réduisant l’expression de TLR-2, l’acide azélaïque aide à calmer la cascade inflammatoire.
    • L’acide azélaïque combiné avec le rétinol (comme l’isotrétinoïne ou l’adapalène) est une combinaison idéale (par exemple : appliquer l’acide azélaïque le matin et le rétinol le soir).
  • Le peroxyde de benzoyle :
    • C’est l’actif que je préfère le plus pour traiter à la fois l’acné et la folliculite à Malassezia.
    • Il a des propriétés antibactériennes et oxydantes. Il libère de l’oxygène lorsqu’il est appliqué sur la peau, et c’est ce qui va tuer les bactéries de l’acné ( acnes est une bactérie anaérobie et l’oxygène est toxique pour elle).
    • Il a des propriétés kératolytiques. Il a la capacité d’exfolier les cellules mortes, ce qui aide à désobstruer les pores et à empêcher ainsi la formation de boutons.
    • Il a une action sébostatique, c’est-à-dire qu’il réduit la production de sébum. Moins de sébum = moins de chance de pores bouchés.
    • Il a une action anti-inflammatoire. Comme il a la capacité de tuer la acnes, moins de bactéries causent moins d’inflammation dans le pore.
  • Le soufre :
    • Il a une action kératolytique.
    • Il a une action antifongique : appliqué sur la peau, le soufre produit un acide qui se nomme l’acide pentathionique. Cet acide est toxique pour les champignons.
    • Le seul inconvénient du soufre est son odeur caractéristique d’œufs pourris.
  • L’acide salicylique (BHA) :
    • L’acide salicylique est un ingrédient avec des propriétés kératolytiques, anti-inflammatoires, antibactériennes et antifongiques. Étant un hydroxy-acide liposoluble, il excelle à désobstruer les pores et, contrairement à l’acide glycolique, ne provoque pas de sensibilité au soleil.
    • Le principal problème avec la plupart des produits à base d’acide salicylique est qu’ils utilisent du Polysorbate 20 (C12) comme stabilisateur. Comme tu le sais maintenant, cet ingrédient nourrit le champignon. Il faut donc faire très attention à la liste d’ingrédients du produit en soi.
  • L’urée :
    • L’urée est une substance naturellement présente dans l’urine.
    • Elle a des propriétés à la fois kératolytiques et hydratantes, contrairement à l’acide salicylique qui est souvent asséchant.
    • Elle aurait aussi une action antifongique selon certaines études in vitro.

Shampoings contenant du pyrithione de zinc : Le pyrithione de zinc est à la fois un agent antifongique et kératolytique. Même s’il serait moins efficace que le kétoconazole selon certaines études, il aurait la capacité d’améliorer avec le temps la barrière cutanée de notre cuir chevelu en augmentant les niveaux de triglycérides, de cholestérol et de céramides. Un autre aspect que je considère intéressant est qu’il n’y a pas de risque de résistance antifongique avec le pyrithione de zinc. La dose recommandée et la plus populaire dans les soins capillaires est de 1% de pyrithione de zinc.

Pour conclure

Le but de mon article n’était pas de te confondre ou de te mélanger avec autant d’informations, mais je considère qu’il était important de dédier du temps pour répandre cette information si précieuse qui peut changer la vie de plusieurs personnes souffrant de cette condition de peau. Je t’ai donné beaucoup d’information et c’est à toi de voir ce qui pourrait fonctionner pour ta condition de peau. Je n’ai pas eu la chance de revoir un dermatologue depuis des années, mais je peux voir sur les réseaux sociaux que de plus en plus de dermatologues parlent de la folliculite à Malassezia, si souvent confondue avec l’acné. J’ai conçu un tableau comparatif des différences entre l’acné régulière et la folliculite à Malassezia. Je voulais aussi t’annoncer que très bientôt je publierai un article qui détaillera comment j’ai vaincu l’acné et la folliculite à Malassezia, incluant tous les détails (quels produits j’ai utilisés, l’alimentation, les suppléments, etc.) Donc, reste à l’affût !

Acné vs folliculite à malazessia, tableau comparatif, vivandglow