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La Barrière Cutanée : notre bouclier invisible

Elle est notre mur de protection contre les agresseurs externes tels que la pollution, le vent, le soleil, etc. La barrière cutanée est la couche la plus externe de notre épiderme, appelée aussi stratum corneum. Elle est composée de cornéocytes, des cellules cutanées mortes gorgées de kératine. On y retrouve également un mélange de céramides, de cholestérol et d’acides gras libres.

 

Notre barrière cutanée remplit des fonctions absolument vitales pour notre peau et notre bien-être général et les voici :

 

  • Protection contre les agressions extérieures : La barrière cutanée agit comme une muraille impénétrable contre une multitude d’ennemis : bactéries, virus, champignons, polluants atmosphériques, rayons ultraviolets (UV), irritants chimiques, etc. Elle empêche leur pénétration dans les couches plus profondes de la peau et dans notre organisme.

  • Maintien de l’hydratation : Elle joue un rôle essentiel dans la régulation de la perte d’eau transépidermique (aussi nommée perte insensible en eau ou PIE), ce processus naturel par lequel l’eau s’évapore de notre peau. Une barrière cutanée saine empêche une déshydratation excessive, maintenant ainsi une peau souple, hydratée et confortable.

  • Régulation de la desquamation : La barrière cutanée contrôle le processus naturel de renouvellement cellulaire, au cours duquel les cellules mortes de la surface sont éliminées pour laisser place à de nouvelles cellules saines. Un bon fonctionnement de cette barrière assure une desquamation harmonieuse et régulière, évitant ainsi l’accumulation de cellules mortes qui peuvent rendre le teint terne et favoriser l’apparition de problèmes cutanés tels que les boutons d’acné.

  • Fonction immunitaire : La barrière cutanée n’est pas qu’une simple barrière physique ; elle joue également un rôle immunitaire actif. Elle abrite des cellules immunitaires spécialisées qui participent à la défense de notre organisme contre les agents pathogènes tels que certaines bactéries (comme Staphylococcus aureus), des virus responsables d’affections comme l’herpès ou les verrues, des champignons qui causent des infections fongiques (telles que la teigne ou le pied d’athlète), et même certains parasites comme les acariens de la gale.

Reconnaître une barrière cutanée endommagée

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Malheureusement, notre bouclier cutané est délicat et peut être fragilisé par divers facteurs. Il est crucial de savoir reconnaître les signes d’une barrière cutanée altérée pour pouvoir agir rapidement pour restaurer son intégrité. Voici quelques signaux d’alarme à surveiller :

 

  • Sécheresse et déshydratation : Une peau qui tiraille, qui desquame, qui présente des zones rugueuses est un signe fréquent d’une barrière lipidique compromise, incapable de retenir l’hydratation.

  • Sensibilité accrue : Une peau qui réagit facilement aux produits cosmétiques, qui picote, qui brûle ou qui démange est un indicateur que la barrière protectrice est affaiblie et laisse passer plus facilement les irritants.

  • Rougeurs et inflammation : L’apparition de rougeurs, de plaques rouges ou de poussées inflammatoires peut être le signe d’une barrière cutanée perméable, laissant les agents irritants et les allergènes provoquer une réaction.

  • Acné et imperfections : Une barrière cutanée endommagée peut contribuer à l’apparition d’acné. Une desquamation irrégulière peut obstruer les pores, tandis qu’une inflammation chronique peut favoriser la prolifération bactérienne.

  • Teint terne et manque d’éclat : Un renouvellement cellulaire perturbé et une mauvaise hydratation peuvent rendre le teint grisâtre et sans vitalité.

Nourrir la barrière cutanée de l’INTÉRIEUR

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La beauté de la peau commence de l’intérieur. Une alimentation équilibrée et riche en nutriments essentiels est indispensable pour soutenir la santé de notre barrière cutanée. Voici les aliments à privilégier :

 

  • Les acides gras essentiels (oméga-3 et oméga-6) : Ces lipides sont des composants clés des membranes cellulaires et du film hydrolipidique. On les trouve dans les poissons gras (saumon, maquereau, sardines), les noix, les graines (lin, chia) et les huiles végétales (olive, et avocat).

  • Les antioxydants : Ils protègent les cellules cutanées des dommages causés par les radicaux libres, des molécules instables produites par le stress oxydatif (pollution, UV, stress). Il faut donc faire le plein de fruits et légumes colorés (baies, agrumes, légumes verts à feuilles, carottes, tomates) et de chocolat noir.

  • Les vitamines :

    • Vitamine A : Essentielle pour le renouvellement cellulaire et la production de sébum. On la trouve dans les carottes, les patates douces, le foie et les œufs.

    • Vitamine C : Un puissant antioxydant qui participe à la synthèse du collagène, une protéine de soutien de la peau. Les agrumes, les kiwis, les poivrons et les brocolis en sont de bonnes sources.

    • Vitamine E : Un autre antioxydant majeur qui protège les lipides de la peau. Les noix et les graines en sont riches.

    • Vitamine D : Bien qu’elle soit principalement synthétisée dans notre peau par l’exposition directe au soleil, on la trouve aussi dans certains poissons gras, les œufs et les produits laitiers enrichis. Elle joue un rôle dans la fonction barrière et la réponse immunitaire de la peau.

  • Le zinc : Un minéral essentiel à la cicatrisation et à la fonction immunitaire de la peau. Les huîtres, la viande rouge, les légumineuses et les graines de courge en sont de bonnes sources.

  • L’eau : Une hydratation suffisante est cruciale pour maintenir la souplesse et l’élasticité de la peau et soutenir les fonctions de la barrière cutanée.

Les suppléments : Un soutien qui vaut la peine ?

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Dans certains cas, une supplémentation peut être envisagée pour soutenir la santé de la barrière cutanée, notamment si notre alimentation est déséquilibrée.

 

  • Oméga-3 : Si on ne consomme pas suffisamment de poissons gras, une supplémentation en oméga-3 (EPA et DHA) peut aider à améliorer l’hydratation et à réduire l’inflammation cutanée.

  • Collagène : Prendre du collagène pourrait aider à la structure et à l’élasticité de la peau. La gélatine aussi en contient et elle est beaucoup moins chère.

  • Probiotiques : Un déséquilibre du microbiote intestinal peut avoir un impact sur la santé de la peau. La prise de probiotiques peut aider à restaurer l’équilibre et potentiellement améliorer l’état de la barrière cutanée.

  • Vitamine D : Si tu vis dans un pays nordique, je te conseille fortement de te supplémenter en vitamine D, surtout durant les mois où l’ensoleillement est faible. Non seulement elle contribue au bien-être général, mais elle joue également un rôle dans la régulation de la desquamation (aidant à éviter l’accumulation de cellules mortes). De plus, elle favorise la formation d’un épiderme organisé et résistant, ce qui renforce l’imperméabilité de la peau et l’aide à mieux retenir l’hydratation.

  • Zinc : Il peut être intéressant d’envisager une supplémentation en zinc sous forme de sulfate, de gluconate ou de citrate, car ce sont des formes généralement bien absorbées par l’organisme. Le zinc est très important dans la synthèse des protéines, y compris le collagène et la kératine et il est anti-inflammatoire.

Prendre soin de la barrière cutanée de l’EXTÉRIEUR

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Notre routine de skincare joue un rôle crucial dans le maintien et la réparation de la barrière cutanée. Voici les ingrédients et les types de produits à privilégier :

  • Les émollients et les occlusifs : Ces ingrédients que l’on retrouve dans les crèmes hydratantes, aident à restaurer le film hydrolipidique et à prévenir la perte d’eau.

    • Émollients : Le squalène (que je ne recommande pas en cas de peaux grasses à tendance acnéique), le triglycéride caprylique/caprique (un dérivé de l’huile de noix de coco et de la glycérine) et les céramides. Malheureusement, je trouve que les huiles végétales ne sont pas une bonne forme d’émollients, mais tout dépend si ta peau les tolère bien.

    • Occlusifs : Vaseline, cires (abeille, carnauba) et silicones. Ils forment un film protecteur à la surface de la peau, empêchant l’évaporation de l’eau. Je les recommande en cas de peau sèche.

  • Les humectants : Ils attirent et retiennent l’eau dans la couche cornée. Acide hyaluronique, glycérine, urée, panthénol (provitamine B5) sont des excellents humectants.

  • Le niacinamide (vitamine B3) : Cet ingrédient polyvalent renforce la fonction barrière, réduit l’inflammation, améliore l’hydratation et unifie le teint.

  • Les nettoyants doux : Il est préférable d’éviter les nettoyants agressifs, souvent alcalins, qui contiennent du Sodium Lauryl Sulfate (SLS), car il peut être très irritant pour la peau et la décaper de ses lipides naturels, altérant ainsi la barrière cutanée. Le Sodium Laureth Sulfate (SLES) est généralement considéré comme moins agressif que le SLS et reste efficace pour éliminer les résidus du visage (maquillage, crème solaire, sueur, etc.). Certaines eaux micellaires conçues pour les peaux sensibles sont également très efficaces pour enlever les impuretés sans irriter la peau, mais je conseille de quand même se rincer le visage après leur utilisation pour éliminer tout résidu de tensioactif.

  • Les écrans solaires : L’exposition aux rayons UV est l’une des principales causes de dommages à la barrière cutanée. Utilisez quotidiennement un écran solaire minéral ou chimique à large spectre avec un SPF d’au moins 30.

  • Le type de maquillage : Lorsque j’ai remplacé mon maquillage liquide par de la poudre minérale, ma peau a vraiment changé. Un bon maquillage minéral contient de l’oxyde de zinc (qui figure généralement parmi les premiers ingrédients de la liste). L’oxyde de zinc agit comme un filtre minéral qui réfléchit et disperse les rayons UVA et UVB, offrant ainsi une protection solaire à large spectre. Il possède également des propriétés apaisantes et anti-inflammatoires, il est antibactérien ce qui aide à prévenir la prolifération des bactéries sur la peau, et il peut aider à absorber l’excès de sébum il laisse donc un effet matifiant sur la peau.

 Les ingrédients à utiliser avec précaution en cas de barrière cutanée fragilisée :

  • Les exfoliants chimiques puissants (AHA, BHA) : Bien qu’ils soient bénéfiques pour le renouvellement cellulaire, une utilisation excessive peut irriter et endommager la barrière cutanée.

  • L’alcool dénaturé : Il peut dessécher et irriter la peau.

  • Les parfums et les huiles essentielles : Ils peuvent être irritants pour les peaux sensibles et dont la barrière est compromise.

Pour conclure, prendre soin de notre barrière cutanée est un investissement à long terme pour une peau saine, éclatante et résistante. En adoptant une approche qui combine une alimentation équilibrée, une supplémentation ciblée si nécessaire et une routine skincare adaptée à notre type de peau, on offre à sa peau le bouclier protecteur dont elle a besoin pour affronter les défis du quotidien. Chaque peau est unique, et il est essentiel d’observer et de comprendre ses besoins spécifiques pour pouvoir lui donner les soins appropriés.

 

  1. Gruber, G., Elias, P. M., & Feingold, K. R. (1989). Transepidermal Water Loss: The Signal for Recovery of Barrier Structure and Function. Journal of Lipid Research, 30(3), 323-333.  

  2. Hamishehkar, H., Same, S., Adibkia, K., Zarza, K., Shokri, J., Taghaee, M., & Kouhsoltani, M. (2015). A comparative histological study on the skin occlusion performance of a cream made of solid lipid nanoparticles and Vaseline. Research in Pharmaceutical Sciences, 10(5), 378-387.

  3. Pinto, J. R., Arandas Monteiro e Silva, S., de Souza Santos Holsback, V., & Ricci Leonardi, G. (2022). Skin Occlusive Performance: Sustainable Alternatives for Petrolatum in Skincare Formulations. Journal of Cosmetic Dermatology, 21(10), 4775-4780. https://doi.org/10.1111/jocd.14782